Politique : Hollande président : les 20 menaces qui nous guettent

Publié le par La vérité depitée

François Hollande le soir de sa victoire, le 6 mai 2012 (P.DESMAZES/AFP)

 

Les Français ont élu leur nouveau président et il convient de respecter leur choix. Ils ont préféré le "changement" à la "France forte" et c’est après tout leur droit le plus strict. D’autant qu’ils sont coutumiers du fait.

 

Depuis 1981, nos concitoyens ont pour habitude d’exprimer de temps à autre leur dépit d’avoir quitté pour toujours l’époque merveilleuse des Trente Glorieuses.

 

Leur réaction, désormais rituelle, consiste donc à donner sa chance au poussiéreux et marxisant camp d’en face, celui des lendemains qui chantent. C’est navrant mais c’est ainsi : à intervalles réguliers, les Français espèrent soigner les dégâts du manque de libéralisme de la droite étatiste en recourant à l’absence de libéralisme de la gauche irréaliste. Ce qui revient en quelque sorte à lutter contre l’alcoolisme à la bière en se mettant à la vodka.

 

On pourrait certes se lamenter de voir les socialistes de retour dans une période aussi critique de la situation économique mondiale. Mais à bien y réfléchir, maintenant, dans cinq ans ou dans dix ans ne change rien au problème. Car il n’existe pas de bon moment pour confier les rênes de son pays à "la gauche la plus archaïque du monde."

 

Qu’elle arrive aux responsabilités en pleine récession et c’est un désastre. Il n’est qu’à voir le bilan des deux premières années démentes du règne de François Mitterrand…

  

Financée de force par les entreprises, la hausse conjuguée des salaires, des prestations sociales et du déficit budgétaire (+ 27 % dans la loi de finances initiale de 1982) a entrainé l’effondrement économique et monétaire que l’on sait.

Même les 230 000 emplois publics créés de 1981 à 1983 n’auront pas suffit pas à camoufler l’envolée du chômage. Rappelons juste qu’à l’issue de trois dévaluations successives en vingt quatre mois, le gouvernement Mauroy fut contraint d’instaurer une politique de rigueur.

 

Reste que le socialisme en période de prospérité ne vaut guère mieux… C’est au mandat de Lionel Jospin qu’il convient cette fois de se référer.

 

Alors que ce dernier disposait d’une fenêtre de tir historique sur le plan économique, il l’a purement et simplement gâchée en réalisant le tour de force d’afficher des déficits publics.

En outre, à l’exception notable de 1998, la croissance (PIB en volume) hexagonale fut toujours inférieure à celle enregistrée dans l’Europe des 27 et aux Etats-Unis.

Las, toutes ces données objectives ne semblent pas suffire aux électeurs. Leur mémoire reste désespérément défaillante. Ne rêvons pas, le quinquennat qui s’annonce ne permettra sans doute pas davantage à les dégouter du socialisme une bonne fois pour toutes.

 

Bref, le peuple français a tranché, tant pis pour lui ! Mais qu’il ne vienne pas se plaindre dans quelque temps…

 

1. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsqu’il comprendra que "le rétablissement de la fraternité", "le nouveau souffle donné à notre démocratie", "la passion de l’intérêt général", "la refondation de l’école de la République" et autres "droit effectif au logement" ne sont que des formules pour les gogos.

 

2. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsqu’il saisira tout à coup que le "changement" ne suffit pas à garnir les porte-monnaie.

 

3. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsque la relance keynésienne par la dépense publique aura une fois de plus échoué. Si la croissance provenait de cette chimère, la France aurait depuis bien longtemps l’économie la plus prospère du monde.

 

4. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsque l’embauche de 65 000 fonctionnaires supplémentaires aura creusé encore un peu plus notre déficit public.

 

5. Qu’il ne vienne pas se plaindre si le dit creusement du déficit public accroit dangereusement le coût de nos emprunts d’Etat.

 

6. Qu’il ne vienne pas se plaindre si le taux de chômage ne baisse pas d’un centième faute de la moindre mesure structurelle propice à relancer l’emploi.

 

7. Qu’il ne vienne pas se plaindre si les plus dynamiques de nos entrepreneurs – seuls pourvoyeurs de la croissance – se décident à aller tenter leur chance dans des contrées plus accueillantes.

 

8. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsqu’il entreverra les raisons pour lesquelles ni François Mitterrand ni Lionel Jospin n’ont jamais songé à confier la moindre responsabilité gouvernementale à notre nouveau président de la République.

 

9.- Qu’il ne vienne pas se plaindre si les zig (le lundi, la finance est mon principal adversaire) et les zag (le mardi je drague la City londonienne) permanents de François Hollande sont érigés en méthode d’action gouvernementale.

 

10. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsque le programme socialiste de redistribution égalitariste buttera contre le mur des réalités.

 

11. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsque les efforts demandés par Jean-Marc Ayrault s’avèreront aussi douloureux que ceux demandés par François Fillon.

 

12. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsque derrière la belle formule "je ferai payer les riches" apparaitra la plus réaliste "je fais payer tout le monde sauf les pauvres".

 

13. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsqu’il réalisera que le prix de l’essence continue à grimper, que la délinquance ne baisse pas, que le pouvoir d’achat reste désespérément atone, que trop de SDF demeurent sans toit au dessus de leur tête, etc.

  

14. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsqu’il mesurera à quel point prier Notre Dame de la Croissance n’a jamais suffit à résorber le chômage.

 

15. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsque notre compétitivité restera en berne faute de baisse réelle du cout du travail.

 

16. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsqu’il prendra conscience que François Hollande ne peut à lui seul infléchir la politique de l’Union Européenne (ce qui est en soit plutôt une bonne nouvelle).

 

17. Qu’il ne vienne pas se plaindre lorsqu’il constatera qu’en continuant à surprotéger ceux qui ont un emploi, on freine l’accès au marché du travail de ceux qui n’en n’ont pas.

 

18. Qu’il ne vienne pas se plaindre si la main tendue à Jean-Luc Mélenchon tire notre pays vers le pire.

 

19. Qu’il ne vienne pas se plaindre si Paris se met à marcher sur les traces d’Athènes d’ici la fin du quinquennat.

 

20. Que le peuple français ne vienne pas se plaindre en prétendant qu’on ne l’avait pas prévenu…

 

Par Frédéric Georges-Tudo 

Source : leplus.nouvelobs.com

Publié dans Politique

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