Histoire : Les accusations de pédophilie contre Cohn-Bendit

Publié le par La vérité depitée

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En accusant sur France 2 Daniel Cohn-Bendit d'avoir "poussé et justifié des actes [inacceptables] à l'égard des enfants", François Bayrou a fait ressurgir un épisode ancien de trente-quatre ans ... mais jugé pendant plusieurs années "inintéressant" par les médias.

 

"Je trouve ignoble, moi, d'avoir poussé et justifié des actes à l'égard des enfants que je ne peux pas accepter" : la réplique, tout en sous-entendus, est de François Bayrou. Elle concluait un échange tendu entre le patron du MoDem et Daniel Cohn-Bendit, de la formation Europe Ecologie, sur le plateau d' "A vous de juger" (France 2).

 

Fait rare : la "passe d'armes" entre les deux hommes politiques avait été annoncée avant même la diffusion de l'émission dans la soirée du jeudi 4 juin. Dès la sortie de l'enregistrement, dans l'après-midi, le site du Parisien titrait sur la "violente attaque de Bayrou contre Cohn-Bendit", suivi de près par le JDD.fr et l'AFP.

 

Juste après la sortie de Bayrou, la présentatrice d' "A vous de juger", Arlette Chabot, propose à Cohn-Bendit : "Vous voulez répondre ? C'est une vieille histoire que tout le monde a oubliée ..." Mais l'intéressé refuse.

L'histoire "que tout le monde a oubliée" commence en 1975. Cohn-Bendit, alors âgé de 30 ans, publie "Le grand bazar", aux éditions Belfond. L'ex-leader de mai 1968 y évoque son activité d'éducateur dans un jardin d'enfants "alternatif" à Francfort, et raconte son rapport érotique à certains jeunes enfants :

 

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A sa sortie, le livre ne provoque pas de polémique particulière. Surprenant ? Ces propos, choquants aujourd'hui, sont à resituer dans le contexte intellectuel de l'époque. A la fin des années 1970, pétitions, lettres ouvertes et manifestations en faveur d'une sexualité sans entraves se multiplient. Et pour certains, cette libération des moeurs doit aussi concerner les enfants. Jean-Paul Sartre, Michel Foucault, Jacques Derrida et Françoise Dolto (entre autres) signent un texte réclamant l'abrogation ou la modification des articles de loi concernant le détournement de mineurs, "dans le sens d'une reconnaissance du droit de l'enfant et de l'adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix."

 

La presse de gauche suit le mouvement. Dans un article paru dans Libération en 2001, le journaliste Sorj Chalandon raconte comment, au tout début des années 1980, le quotidien ouvrait ses colonnes à des récits pédophiles. Ainsi, le 20 juin 1981, le supplément du Libération appelé "Sandwich" publie l'interview de "Benoît", titré "Câlins enfantins". Elle est sous-titrée : "Quand Benoît parle des enfants, ses yeux sombres de pâtre grec s'embrasent de tendresse."

 

"Terrible, illisible, glaçant", constate Chalandon en 2001. Mais publié à l'époque au nom du combat contre l'ordre moral, et parce qu'il y a "panique à revêtir les oripeaux du censeur" : "Dans ce tumulte, ce retournement des sens, cet ancrage de repères nouveaux, dans cette nouvelle préhension de la morale et du droit, cette fragilité et cette urgence, tout ce qui se dresse sur le chemin de toutes les libertés est à abattre."

 

C'est dans cette ambiance que Cohn-Bendit fait, en 1982, un passage sur le plateau d'Apostrophes, émission littéraire présentée par Bernard Pivot. Rieur et provocateur, il défend, face à Pivot et à l'écrivain Paul Guth, la consommation de drogues douces : "Les petits gâteaux au hasch, ah, fantastique !".

Puis, l'ex soixante-huitard évoque de nouveau la sexualité infantile et ses rapports aux enfants : "Là, je travaille avec des gosses, des petits gosses. Ohlala, qu'est-ce qu'ils font avec moi !".

 


 

 

Pure provocation ou complaisance à l'égard de la pédophilie ? Quand il sera sommé de s'expliquer, plusieurs années plus tard, Cohn-Bendit assurera qu'il n'était question que de "choquer le bourgeois".

 

La polémique sur la supposée pédophilie de Cohn-Bendit naît véritablement en janvier 2001. Les écrits de "Dany le rouge" – devenu entre-temps élu Vert au Parlement européen – sont ressortis en Allemagne par une certaine Bettina Röhl, qui titre son article, mis en ligne sur Internet : "Dany au jardin d'enfants". Détail pas tout à fait accessoire : Röhl est la fille de Ulrike Meinhof (membre du groupe terroriste "Fraction armée rouge" dans les années 1960-70), et nourrit une haine tenace envers la "génération 68" allemande.

 

Après quelques reprises dans la presse européenne (Bild en Allemagne, The Observer et The Independant en Angleterre, et La Repubblica en Italie), c'est l'Express, sous la plume de Jacqueline Rémy, qui "sort" l'affaire en France. La journaliste écrit le 22 février 2001, dans un dossier sur la pédophilie, un article sur "Le remords de Cohn-Bendit".

 La double-page de l'hebdomadaire

"On n'a pas envie de chercher des poux dans le passé d'un homme sympathique, icône ludique et chaleureuse de toute une génération", commence Rémy, avant de reproduire les écrits de Cohn-Bendit.

 

L' "icône" exprime des "remords". Dans un article de Libération, le 23 février, il s'explique :

"«On peut discuter du texte», dit Daniel Cohn-Bendit en reconnaissant que ces lignes «sont aujourd'hui inaudibles, mal écrites». Il parle de son «insoutenable légèreté». Mais «sans chercher à me justifier, c'était le débat de l'époque. Dans l'introduction du livre, je précise que je suis le carrefour du gauchisme. Je reprends tous les débats du gauchisme, sur le communisme, la violence, l'éducation, la sexualité, en choisissant de le faire à la première personne. C'est un livre qui part de notre anti-autoritarisme en récapitulant les débats du moment. Et aujourd'hui, on fait comme si on révélait une pédophilie qui n'a jamais existé en se servant d'un livre sur la place publique depuis vingt-cinq ans et qui, à l'époque, n'avait suscité aucune réaction », s'indigne le député européen".

 

Il fait également des déclarations reprises dans les journaux télévisés, et accorde une interview en direct à TF1 (prévue en fait depuis trois semaines, dans le cadre de la campagne des municipales).

 

Summum de l'entretien : Jean-Claude Narcy lui demande s'il compte démissionner de son poste de député européen

 

 "Arrêt sur images", excellente émission qui passe alors sur la Cinquième, s'attarde sur ces "révélations" tardives et leur impact.

Surprise : on y apprend comment plusieurs journalistes français avaient été contactés à propos du "Grand bazar" et de ses passages polémiques dès 1998 par la LCR, puis, début 2001, par Bettina Röhl ... sans juger l'information intéressante.

 

Dans un de ses articles (Libération - 23 février 2001), Lorraine Millot raconte en détails ses échanges avec Bettina Röhl :

 

"Au téléphone, mi-janvier, la voix était engageante: «Et Cohn-Bendit, il vous intéresse?» Bettina Röhl, la fille de la terroriste Ulrike Meinhof, partie en campagne contre la «génération 68» allemande, venait tout juste d'accepter un rendez-vous et proposait d'emblée du «matériel» sur le cas Dany. (...) Juste avant de rencontrer Libération, Bettina Röhl avait reçu ce jour-là une journaliste de l'hebdomadaire britannique The Observer. Lequel «révélait» quelques jours plus tard le «passé pédophile» de Cohn-Bendit. Libération n'avait pas cru alors devoir en parler, ces écrits étant déjà dans le domaine public depuis longtemps, aucun fait nouveau, plainte d'enfant ou de parents, n'étant survenu pour ces faits, qui sont de toute façon prescrits depuis longtemps, disait hier le parquet de Francfort."

 

Depuis cette polémique de 2001, toujours aucun fait nouveau sur "l'affaire Cohn-Bendit". L'épisode aurait pu devenir, selon les mots d'Arlette Chabot, "une vieille histoire que tout le monde a oubliée", si François Bayrou ne l'avait faite ressurgir, dans les derniers jours d'une campagne électorale.

 

Source : www.arretsurimages.net

Publié dans Culture

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O
Like you mentioned pushed and justified acts against children is really unacceptable. Young children will have right to get education. We all know that child labor is banned in almost all countries. There should be some modification in child act.
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H
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